Depuis jeudi, elle n’en finit plus d’affoler la Toile.
La dernière fresque du graffeur Lekto est à l’origine de ce brouhaha. Baptisée La Bête 2, l'événement, son grand format était visible à l’entrée de la ville. Située sur le parking des Italiens, à Avignon (Vaucluse), elle représente Jacques Attali économiste et conseiller du président, tirant les ficelles d'une marionnette de Pinocchio à l’effigie d’Emmanuel Macron.

Suite à une « demande insistante » du préfet, la fresque du jeune graffeur avignonnais a été recouverte vendredi en début de matinée. À l’approche du Festival d’Avignon qui débute le 7 juillet, on comprend l’empressement de la préfecture.
Une décision hâtive, assurément. Politiquement incorrecte, certainement. Antisémitisme, liberté d’expression, censure, chacun aura son opinion. Rappelons seulement que l’art et la culture sont de puissants moyens pour maintenir un dialogue constructif dans des sociétés démocratiques et ouvertes.
Antisémitisme contre liberté d’expression.
Jacques Attali étant de confession juive, quelques-uns y voyaient des relents d'antisémitisme, l’œuvre peinte pouvait rappeler notamment certaines œuvres de propagande des années 30. « La personnalité juive et influente, le regard inquiétant et les mains qui actionnent des marionnettes pour faire comprendre que les Juifs dirigent le monde », selon la Ligue de défense juive. L’Union des Étudiants Juifs de France ajoutait « l’antisémitisme, comme le racisme, est un délit. »
La caricature représente une forme d’expression d’opinions et de pensées. De ce fait, elle colle parfaitement à la définition de la liberté d’expression : permettre à chacun d'exprimer librement ses idées par tous les moyens qu'il juge appropriés. Cécile Helle, maire PS d’Avignon et la communauté d’agglomération du Grand Avignon, propriétaire du bâtiment ciblé, disaient « vouloir respecter la liberté d’expression », estimant que « chacun peut interpréter l’image comme il veut puisqu’il n’y a pas de mot sur ce mur. »
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