Saint-Tropez, la Champagne, Paris. Les décors d’Emily in Paris sont arpentés par des visiteurs internationaux, curieux de se plonger dans l’univers de la fiction. Une vingtaine d’entre eux arpentent la Place de l’Estrapade à Paris. L’appartement de l’héroïne, sa boulangerie et le restaurant de son amant Gabriel s’y trouvent. Rafaëla est venue du Costa Rica avec cinq amis découvrir la capitale : « Evidemment, je vais visiter les musées incontournables comme le Louvre, mais je voulais aussi absolument voir là où le chef Gabriel concocte ses plats ! », s’exclame-t-elle devant la brasserie.
Argent, gloire et prestance
Première du catalogue Netflix dans 94 pays en décembre, la série est même grimpée dans le top 10 mondial de la plateforme. Cette réussite a enflammé les réseaux sociaux. Mais le soft power français émanant d’Emily in Paris apparait surtout grâce aux tendances Tik Tok : s’habiller comme dans la série, faire les mêmes activités que le personnage principal… Ces posts ont entrainé une répercussion positive sur le tourisme, l’économie et l’image de la France.
La boulangerie Moderne où se fournit en croissant Emily, l’héroïne, a par exemple vu sa fréquentation augmenter et ne sert presque plus que des étrangers. Le bistro attenant propose, quant à lui, un menu spécial Emily in Paris pour surfer sur la vague de clients apportée par le programme.
Cette attractivité nouvelle est normale selon Corinne Menegaux, Directrice Générale de l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris : « d’après le Centre National du Cinéma, chaque euro investi par des collectivités locales dans un film, une fiction, ou un documentaire, génère 1 euro de retombés économiques pour le tourisme (hébergements, activités de loisirs, transports). »
Un nouveau souffle pour le tourisme
Un vrai tourisme lié à la série s’est créé. L’office de tourisme de Paris l’a remarqué et recense sur son site les différentes adresses qui accueillent les aventures d’Emily dans la capitale. « Mettre en avant les parcours inspirés de la pop culture permet de répondre à l’intérêt créé par la sortie d’un film ou d’une série, et de proposer à nos visiteurs primo-arrivants ou repeaters* de découvrir Paris autrement, avec un regard neuf. Les fans peuvent ainsi marcher dans les pas de leurs personnages préférés, c’est une manière de vivre une expérience parisienne différente », constate Corinne Menegaux, Directrice Générale de l’Office du Tourisme et des Congrès de la ville.
Célia, étudiante espagnole, compte parmi ses voyageurs sériephiles : « C’était impératif de venir ici. J’ai pu découvrir que le restaurant de Gabriel n’est pas accolé à l’immeuble d’Emily comme je le pensais. Il est quelques mètres plus loin », observe-t-elle gaiement.
L’engouement devient business
Certaines compagnies de guides conférenciers proposent aujourd’hui des visites guidées sur les lieux de tournage de la série, en français ou en anglais. Et Paris n'est pas le seul endroit a profiter des retombées de la série phénomène.
Une escapade en Champagne pour Emily, un weekend entre filles sur la Côte d’Azur et bim ! Les réservations pour ces destinations explosent comme le constate Hotel.com. Le site affirme que « la saison 2 d’Emily in Paris a entrainé une augmentation de recherches pour Saint-Tropez de 40% par rapport à 2020. » Villefranche-sur-Mer a aussi eu la cote « avec une hausse de près de 30%. » Autre grand gagnant du passage du feuilleton : le palace le Grand-Hôtel du Cap-Ferrat. Les visites du site web ont été multipliées par trois.
La Champagne est la seule à ne pas ressentir l’écho de la série. « On n’a pas de demande pour explorer les endroits aperçus dedans. Également, nos gîtes et nos maisons d’hôtes sont complets pour cet été mais pas nos hôtels », explique la chargée des relations presse de l’office de tourisme de Marne en Champagne, Juliette Delcourt.
La France est le premier pays touristique au monde. Avec deux saisons dans les cartons, Emily in Paris ne lui fera pas perdre sa place de leader, bien au contraire.
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