Just Stop Oil : des tournesols à la sauce tomate.

Deux militantes écologistes, membres de l’association Just Stop Oil, ont jeté de la soupe à la tomate sur un tableau de Vincent Van Gogh. L'œuvre, protégée par une vitre, n’est pas endommagée. Ce genre d’action radicale est de plus en plus courante, offrant une certaine visibilité à leurs auteurs.

Les faits se sont déroulés à la National Gallery de Londres, quand deux jeunes militantes écolos s’en prennent à un tableau de Van Gogh, les tournesols. Elles l’arrosent copieusement de soupe à la tomate avant d’enduire leurs mains de glu pour les coller au mur. Selon la direction du musée, l'œuvre d’art, estimée à 84 millions de dollars, ne serait pas endommagée.

Cette dégradation s’inscrit dans une série d’actions prévues durant le mois d’octobre par Just Stop Oil, qui revendique des méthodes spectaculaires et privilégie des actions de désobéissance civile. Sur les réseaux sociaux, où l’organisation écolo est très active, ils préviennent : « Ce n’est pas un événement d’un jour, attendez-nous tous les jours et n’importe où. Il s’agit d’un acte de résistance contre un gouvernement criminel. Nos partisans reviendront – aujourd’hui, demain et le lendemain – et le surlendemain – et tous les jours ».

En juillet, lors du Grand Prix de Formule 1 de Grande-Bretagne à Silverstone, des manifestants avaient tenté de s’introduire sur la piste alors que les voitures étaient en course. Activisme ou vandalisme ? Un mélange des deux, pour protester contre l’inaction climatique des gouvernements et faire passer des messages forts. Cibler l'Art pour alerter, pour être vu et entendu : la méthode choquera les milieux conservateurs, mais l'urgence prévaut, selon eux. Leur revendication principale est d’obtenir l’arrêt immédiat de tout nouveau projet pétrolier ou gazier au Royaume-Uni. Ils entendent ainsi dénoncer les premières décisions du gouvernement conservateur de la Première ministre, Liz Truss, depuis sa prise de fonction. En effet, en pleine crise énergétique, elle annonce accélérer l’exploitation des hydrocarbures en Mer du Nord. De plus, face aux bénéfices records engrangés par les compagnies pétrolières, elle a refusé toute taxation supplémentaire des superprofits. 

La recrudescence de ces actions coup de poing a contraint le gouvernement britannique à plus de fermeté en renforçant les pouvoirs de la police. La ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, a indiqué que la loi sur la sécurité en discussion au Parlement donnera à la police de nouvelles prérogatives contre ces groupes qualifiés de guérilla.