Rubrique
Actualités

La sécurité alimentaire mondiale est en danger.

         La guerre en Ukraine alimente une dangereuse spirale de hausse des prix et des coûts agricoles. Cette spirale haussière est un puissant propagateur d’inflation dans le monde. Qui pourrait déboucher sur une crise alimentaire majeure. Les cours du blé sont en hausse de 0,21% à 10,58 dollars le boisseau jeudi, selon OAF. Les cours restent soutenus par la guerre en Ukraine, considérée comme le grenier à blé de l'Europe, alors que le ministère de l'agriculture a confirmé la fermeture des ports du pays bloqués par l'armée russe.  A cela s'ajoute une vague de chaleur sans précédent en Inde, le second producteur le plus important du monde, qui pourrait anéantir 10% à 50% de la production de blé cette saison.
 La canicule en Inde a brûlé les récoltes de blé qui devaient aider à compenser le manque de celles provoquées par la guerre en Ukraine, sur lesquelles le monde entier compte.

  • Le mois de mars a été le plus chaud depuis 1901. Or c'est un mois fondamental pour le murissement des grains, notamment dans le grenier à céréales de l'Inde, le Pendjab. Devinder Sharma, expert en politique agricole, décrit ce qui s’est passé, car on n’a pas eu "la bonne température" 

 En effet, le blé est très sensible à la chaleur, surtout au stade final lorsque ses grains mûrissent. Les agriculteurs indiens planifient donc leur plantation de manière à ce que cette étape coïncide avec le printemps, lors duquel les températures sont généralement plus fraîches.

  • Contacté par NBC News, Devendra Singh Chauhan, agriculteur, affirme que sa récolte de blé est en baisse de 60% par rapport aux récoltes normales. "En mars, alors que la température idéale devait augmenter progressivement, nous l'avons vue passer soudainement de 32°C à 40°C. Si de telles conditions météorologiques déraisonnables se poursuivent année après année, les agriculteurs en souffriront beaucoup", explique-t-il.
  • "Les prix du blé vont augmenter, et si vous regardez ce qui se passe en Ukraine, avec de nombreux pays qui comptent sur le blé indien pour compenser, l'impact se fera sentir bien au-delà de l'Inde", détaille à NBC Harjeet Singh, conseiller principal du Climate Action Network International.

Des expériences récentes nous ont rappelé les conséquences très lourdes que peuvent avoir les pénuries agricoles, "les émeutes de la faim" survenues en 2008 ont secoué plusieurs pays dans le monde : Bolivie, Mexique, Bengladesh, Pakistan, l’Indonésie, les Philippines, Haïti, ainsi que plusieurs pays africains : Egypte, Maroc, Nigeria, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mozambique, Mauritanie, Sénégal, Burkina Faso... A l’origine des printemps arabes, les questions alimentaires ont également joué un rôle considérable. 

Enfin, les réserves mondiaux de blé diminuent (50 millions de tonnes), ils sont dans un creux décennal en raison de la hausse de la consommation partout sur la planète, ce qui signifie que bien que la capacité de remplacer les exportations ukrainiennes existe, elle est limitée.

Adel Lux, conseiller en géopolitique.

Application Mobile

Téléchargez Encrage Media sur votre mobile pour ne pas manquer nos dernières publications !

Commentaires

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.