Chaque année, 80 millions de visites sont faites dans les forêts domaniales d’Île-de-France gérées par l’ONF, dont 15 millions pour le seul massif de Fontainebleau. Les Franciliens aiment se promener en forêt, c’est même pour 93 % d’entre eux une source de sérénité. Cueillir, observer, se détendre, pratiquer une activité ou tout simplement flâner le bon air des sous-bois font partie des plaisirs simples. Pourtant, en forêt, on ne fait pas tout ce qu’on veut. Comme partout, il y a des règles à respecter, avec l’objectif de protéger le patrimoine naturel dont il convient de préserver la richesse écologique.
Avant les week-ends de mai et juin qui annoncent une forte affluence, l’ONF rappelle les six bons gestes à adopter pendant une balade en forêt.
« Les forêts ne disposent pas de poubelles »
« Les forêts ne disposent pas de poubelles, ramenons nos déchets de pique-nique à la maison. C’est un geste simple et éco-responsable », rappelle l’ONF. Une bouteille abandonnée devient un redoutable piège. Les déchets verts favorisent ainsi le développement de plantes envahissantes, et les déchets alimentaires sont un danger pour les animaux qui perdent leur instinct sauvage et risquent de s’empoisonner.
Une autre raison qui peut faire réfléchir à deux fois avant de laisser ses détritus en pleine nature est le montant de l’amende. Les contrevenants peuvent encourir des peines allant jusqu’à 1500 €, auxquelles s’ajoutent les frais liés aux préjudices subis (collecte, traitement des déchets, remise en état du site).
Le feu, pire ennemi de la forêt
Les feux de forêt sont majoritairement dus à l’imprudence humaine. Pourtant, des comportements pourraient être évités en appliquant un simple geste qui consiste à bannir toute cigarette, feu de camp et barbecue. « La particularité des incendies, c’est qu’ils couvent dans le sol. Ils brûlent la matière organique qui s’y est accumulée, puis se propagent ensuite lentement sans forcément montrer de signes évocateurs : flamme, fumée, odeur ». Avant qu’ils ne soient visibles à l’œil nu, un feu de camp, même s’il paraît éteint, peut se réanimer avec le vent, même plusieurs jours après l’avoir allumé.
Toute l’année, le code forestier interdit de porter ou d’allumer du feu à l’intérieur et jusqu’à 200 mètres de la forêt. Les contrevenants encourent une amende de 135 €, aggravée en cas de responsabilité de dégâts à autrui et sur l’environnement.
Les animaux de compagnie sous contrôle permanent
Au printemps, lorsque les beaux jours reviennent, les naissances des petits mammifères et des oisillons débutent en forêt. « Vulnérables, les nouveaux nés sont des proies faciles pour les chiens. Avec leur flair affûté, ils les repèrent facilement et les poursuivent. Une attitude perturbante qui entraîne parfois la mort de ces jeunes animaux ». La laisse est le moyen d’empêcher les chiens de les troubler. Toute l’année, les animaux de compagnie doivent rester sous le contrôle de leur maître. Du 15 avril au 30 juin, il est obligatoire de tenir nos chiens en laisse en dehors des allées forestières.

La cueillette avec modération
Cueillir et ramasser font partie des plaisirs simples de la sortie en forêt. Pourtant certaines espèces de fleurs, comme les jonquilles ou le muguet, connaissent aujourd’hui des prélèvements excessifs, menaçant leur présence en forêt. La cueillette des fleurs est tolérée mais elles restent tout de même la propriété de la forêt, qu’elle soit publique ou privée. C’est pourquoi tout comme les fruits, les champignons ou encore le bois mort, seuls les ramassages en quantité limitée pour un usage « familial » sont admis. Toutes cueillettes à des fins commerciales sont interdites.
Tout ramassage intensif est passible d’une amende de 135 € pour un volume ramassé entre 5 et 10 litres. Au-delà, l’amende peut aller jusqu’à 45 000 € et des sanctions pénales contre les auteurs de prélèvements abusifs.
Les véhicules motorisés encadrés
Si certains sont tentés de faire une virée avec leur 4x4, leur quad, leur moto ou d'autres engins motorisés, c’est interdit dans les forêts publiques. « Outre la gêne sonore occasionnée aux promeneurs, cyclistes et cavaliers, elles perturbent la faune et la flore et dégradent les chemins. Sans compter que le cross, sur un terrain non aménagé, représente un risque pour les utilisateurs eux-mêmes ».
Le code forestier et le code de l’environnement interdisent formellement la circulation de tous les véhicules à moteur électrique en milieu naturel, à l’exception des professionnels de la forêt et des secours.
Pas d’aventures en dehors des chemins forestiers
Les forêts domaniales d’Île-de-France comptent plus de 1 500 kilomètres de sentiers balisés ainsi que de nombreuses aires d’accueil, mais également de nombreuses routes forestières accessibles. Il y a largement de quoi profiter pleinement de la nature et de ses paysages sans s’aventurer dans les parcelles forestières. « Quelle que soit notre activité, restons sur les chemins, ne pénétrons pas dans les parcelles. Sortir des sentiers accélère l’érosion des terrains fragiles et dégrade la végétation du sous-bois comme les jeunes semis qui sont la forêt de demain ». De plus, les parcelles forestières ne sont pas sécurisées et présentent un risque pour la sécurité des usagers.
Antonin Albert
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