Dans une industrie du web largement dominée par Google, certains autres moteurs de recherche veulent se démarquer avec un modèle économique à vocation vertueuse. Ces plateformes proposent à leurs utilisateurs de réaliser de bonnes actions en utilisant le web. Selon les chiffres d'Oberlo, le mastodonte de la Silicon Valley concentre à lui seul 91,4 % de la part de marché des moteurs de recherche, loin devant Bing, avec seulement 2,69 %. Cela n'empêche pas des structures d'étendre leur rayonnement avec un produit parallèle, qui finance des initiatives environnementales.
Le principe est simple : pour un certain nombre de recherches, un geste sera fait en faveur de l'écologie. C'est le pari qu'a fait Christian Kroll en 2009, avec le lancement d'Ecosia. En téléchargeant cet outil, les utilisateurs ont la possibilité de transformer leurs cliques en arbres plantés. À ce jour, c'est plus de 167 millions de pousses qui ont été semées grâce aux bénéfices que génère la structure. L'entreprise aux revendications environnementales reverse des fonds à trente-cinq pays, dont une majorité d'états du tiers-monde.
Dans sa route, l'entrepreneur allemand a été rejoint par d'autres plateformes telles qu'Ekoru, Ecogine ou encore YouCare. Parmi ces OVNI des moteurs de recherche, une entreprise française, du nom de Lilo, a su se faire une place. Lancée en 2015, la structure fondée par les deux ingénieurs Clément Le Bras et Marc Haussaire revendique pas moins de 676 000 utilisateurs mensuels, réalisant plus de 41 millions de recherches. Avec plus de 4 millions d'euros collectés, l'entreprise a financé des opérations en faveur de la préservation d'espèces menacées ou encore des initiatives contre la déforestation.
Ces moteurs de recherche fixent un pourcentage du chiffre d'affaires destiné au financement de projets internationaux en faveur de l'écologie, et une autre qui subvient aux frais de fonctionnement de la structure. En réalité, ces entreprises dépendent de l'algorithme de Bing, et donc de la société Microsoft. De plus, elles réalisent des bénéfices sur un modèle économique basé sur la publicité. Cette dernière est engendrée par des annonceurs qui n'œuvrent pas forcément au respect des problématiques du développement durable.
De plus, le coût environnemental d'une recherche est le même que pour Google. Toutes ces structures nécessitent par exemple le fonctionnement de gigantesques centres de données particulièrement énergivores. Toutefois, Ecosia, à l'instar de ses concurrents, se veut rassurant en affirmant que l'entreprise produit deux fois plus d'énergie que ce dont elle a besoin pour fonctionner. Cette compensation est principalement due à des projets d'installation d'éoliennes ou encore de panneaux photovoltaïques. Grâce à leur modèle vertueux, ces entreprises du web entendent bien continuer à se développer pour contrebalancer les dégâts environnementaux occasionnés par l'industrie du numérique.
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