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Le dernier bastion de la Guerre Froide

Mosquée Al-Aqsa
La mosquée Al-Aqsa, implantée à Jérusalem Est, objet de tensions entre Palestiniens et Israéliens.

Entre traités de paix signés puis bafoués et reprises des hostilités toujours plus cruelles au fil des années, le conflit israélo-palestinien n’en finit pas d’alimenter depuis plus de soixante-dix ans l’actualité internationale, entre espoirs de réconciliation déçus et affrontements où même la violence la plus dure semble avoir été dépassée. (lemonde.fr : https://www.lemonde.fr/international/article) Pourtant, outre les causes de ce conflit, il n’est pas inutile de s’intéresser à ce que celui-ci représente encore aujourd’hui, au-delà de l’opposition entre Palestiniens et Israéliens. Créé au lendemain de la fureur destructrice de la Seconde Guerre mondiale, l’État d’Israël s’est imposé sur la scène internationale dans une climat de Guerre Froide naissante et où se dessinaient les premières lignes de fractures qui allaient perdurer jusqu’au début des années soixante-dix. D’abord soutenu par la France dans les années soixante, Israël s’est progressivement détaché de Paris pour se tourner vers les Etats-Unis qui sont alors devenus, et pour le rester, les premiers soutiens de l’État hébreu.

Allié et bi-polarité

Et si Joe Biden, le président des Etats-Unis récemment élu, s’est révélé réticent à intervenir afin d’apaiser les tensions et la nouvelle flambée de violence, le pays à la bannière étoilée demeure le premier allié d’Israël. Dans cette configuration, quid alors des soutiens au peuple palestinien ? L’Europe occidentale, consciente de la nécessité pour Israël de disposer d’un Etat, s’est toujours aussi montrée favorable dans son ensemble à la reconnaissance d’une entité palestinienne autonome et indépendante, tout comme l’est d’ailleurs la Russie de Vladimir Poutine, active dans la région via son intervention en Syrie. Ainsi, au vu de ses éléments, qui confirment une forme de bi-polarité que l’on pensait désuète voire disparue, se dégage un parfum de Guerre Froide dont Israël serait le dernier bastion l’ultime espace de confrontation, où Etats-Unis et Russie soutiennent l’un et l’autre un camp dans le cadre d’une opposition par procuration loin de s’être évanouie avec la chute du Mur de Berlin. L’État hébreu qui vit en état de guerre permanent depuis 1948 n’a finalement pas profité de la dislocation de l’affrontement Est-Ouest qui a longtemps prévalu. Au contraire, à son corps défendant, il le nourrit et l’entretient, Russie et Etats-Unis voyant là le moyen d’exercer leurs influences respectives et s’assurer par là même des soutiens précieux dans une région explosive.

Terre et véto

Point de fixation et de crispation diplomatique, le conflit israélo-palestinien continue dès lors à révéler l’inertie de nations prises au piège par la nécessité de reconnaître, à deux peuples, le droit à un Etat sur la même terre. Cornélien… ! L’Organisation des Nations Unis (ONU) qui depuis 1967, et la Guerre des Six-Jours, condamne l’occupation des territoires éponymes et multiplie les résolutions afin de faire respecter le droit international, se heurte de manière systématique au véto soit des Etats-Unis, soit de la Russie, décrédibilisant un peu plus son image, son action et son utilité puisque bafouée par deux nations majeures. L’Union Européenne, coincée entre culpabilité et nécessité, continue elle à se perdre en atermoiements où se bousculent des déclarations d’intentions sans effet. (lesechos.fr : https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient) Ainsi, alors que la région semble se diriger vers des situations sociales et humaines inextricables fruits de positions sur le point de devenir irréconciliables, le conflit qui oppose Palestiniens et Israéliens demeure encore un l’espace d’une confrontation dépassée et obsolète. Et pour quel résultat ?

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