
Un symbole de l’indépendance féminine qui se réinterprète aujourd’hui à l’envie
Elle confirme plus que jamais la tendance tailoring qui souffle sur la mode depuis plusieurs saisons. Initialement réservée au vestiaire masculin, la cravate semble conquérir de plus en plus d’adeptes chez les femmes, influencées par les podiums des dernières Fashion Week.
Les défilés automne-hiver 2022 se sont emparés de la cravate

Mars dernier, lors du défilé Louis Vuitton femme automne-hiver 2022-2023. Sous la houlette de Nicolas Ghesquière, la maison revisite les pièces officewear, version cool. Entre les pantalons de tailleur revus version oversize et les vestes surdimensionnées en cuir, c’est bien la cravate qui attire tous les regards. Exit le traditionnel noir, elle s’imagine aujourd’hui colorée ou à motifs. Gucci et Ralph Lauren ont eux aussi misé la même saison sur cet accessoire pour renverser l’allure. Le signe que les femmes se sont totalement réapproprié à leur manière cet accessoire longtemps porté uniquement par les hommes.
Un accessoire contestataire utilisé par les femmes engagées
Si la cravate apparaît dès le XVIIe siècle, il faut attendre deux cents ans avant que les premières femmes ne s’emparent. S’en emparer, c’est bien le mot, parce qu’elle était alors strictement réservée aux hommes. En signe d’émancipation, des féministes se mettent alors à la porter pour revendiquer leurs droits. Elle aura par la suite la même symbolique lorsque la gent féminine fait à nouveau appel à elle dans les années 20. Les femmes veulent alors travailler au même titre que leurs compatriotes masculins et le montrent. Un retentissement tel que l’Académie française modifie sa définition, ne genrant plus l’accessoire.
Mais c’est bien dans les années 60, et plus précisément à partir de 1966, que la cravate spéciale gent féminine connaît ses heures de gloire. Le jeune Yves Saint-Laurent dévoile alors sa collection automne-hiver 1966-1967. Parmi les looks figure un ensemble qui deviendra l’une de ses icônes, le smoking pour femme. Il sera suivi du tailleur-pantalon un an plus tard. Accompagnés forcément d’une cravate, ils symbolisent plus que jamais l’émancipation des femmes. Plusieurs stars, à l’image de Julia Roberts porteront ensuite la cravate, sur les tapis rouges notamment, en signe d’audace et de liberté.
L’incarnation du preppy chic des Y2K

Un retour au sommet de la tendance s’engage une nouvelle fois pour la cravate à la fin des années 90 et au début des années 2000. C’est alors l’avènement de la school girl dans les séries et films américains emblématiques de cette époque, à l’image de Clueless ou Gossip Girl. Les étudiantes de lycées privés ultra sélects adoptent alors une allure preppy chic qui sera copiée par toutes les personnalités du moment, à l’image d’Avril Lavigne ou Miley Cyrus. La cravate devient alors un signe de rébellion version soft des jeunes qui veulent se jouer des codes de la société. Come-back du style des années 2000 oblige, cet accessoire réintègre ainsi le vestiaire des filles en vogue.
Cindy Bruna est la dernière personnalité en date à miser sur la cravate
Après Irina Shayk au défilé Armani printemps-été 2023 en septembre dernier, Dua Lipa sur Instagram en octobre ou encore Bella Hadid, c’est au tour de Cindy Bruna de s’approprier cet essentiel mode. Elle a assisté à la présentation du nouveau parfum de Viktor and Rolf, Flowerbomb, dans une tenue au tailoring revisité qui a attiré tous les regards.
Son pantalon de tailleur noir classique laissait ainsi toute la lumière à sa chemise ultra féminine. Portée au niveau des épaules, elle se twistait de rayures rose et blanches et d’un col blanc surdimensionné. Mais le point culminant de son look était sans conteste sa micro-cravate mauve. La mannequin imposait ainsi plus que jamais sa féminité et sa force en détournant cet accessoire, autrefois masculin. Une preuve de plus, s’il en fallait, que la frontière entre les genres s’efface de plus en plus dans l’univers de la mode.
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