Loewe devient une serre géante pour son défilé printemps-été 2023

Flower power ! Loewe a comme à son habitude créé la surprise en faisant de la fleur anthurium l’essence de sa collection. Pour son défilé printemps-été 2023, le créateur JW Anderson chamboule encore une fois la façon de porter ses vêtements. Un cocktail à la fois poétique, subversif et visionnaire.

Les fleurs qui éclosent, les feuilles qui refont leur apparition sur les arbres, la nature renaît au printemps et ça Loewe l’a bien compris. La fleur anthurium est tout simplement la star de son défilé printemps-été 2023. JW Anderson s’inspire une nouvelle fois de l’univers qui l’entoure, pour créer des pièces extraordinaires. Il challenge également la perception que l’on a du vêtement en jouant sur les proportions, tantôt XXL, tantôt micro, et sur la notion de réalité. Une invitation onirique à la réflexion, tout simplement.

Anthurium en folie

Alerte! Une anthurium géante prend possession de la Garde Républicaine. Aussi appelée langue de feu, cette fleur 3D devient le décor du défilé Loewe printemps-été 2023. Cette plante au pistil si caractéristique s’imagine ici en rouge. Et ses petites sœurs se retrouvent sur une multitude de pièces de la collection. Elles deviennent ainsi des robes et des tops en version 3D. Des pièces qui les représentent trait pour trait. Des tops dos nus blanc, vert ou rouge, deviennent ainsi cette fleur imaginée à la verticale. Version horizontale, l’anthurium se coupe en deux pour laisser passer le bras. Ces pièces s’associent à des jupes patineuses ou des pantalons fluides rappelant des tiges.

Ces langues de feu viennent également agrémenter des robes patineuses courtes monochromes. Asymétriques, elles s’imaginent avec une bretelle classique d’un côté et une fleur en 3D de l’autre. Celle-ci adopte la teinte de la robe et vient cacher un sein. L’anthurium prend racine avec sa tige dans le dos des mannequins donnant l’impression qu’elle flotte sur le devant. Plus subtil, les fleurs, de toute sorte cette fois, deviennent des imprimés. Ils ajoutent un supplément de style à des minirobes, combinaison et tee-shirts sans manche lamés lamés ultra rigides rappelant les vêtements des Playmobil ! Certains looks sont complétés par des minitrenchs à volume effet jupon ou des blousons aviateur courts à bordures en fourrure.

Accessoires fleuris

Les accessoires succombent aussi à cette tendance fleurie. Les sandales à talon bicolores se twistent, pour l’un des pieds, d’une langue de feu imposante 3D imaginée à la verticale. Celle-ci semble prendre vie sous le pas assuré des mannequins. Plus petite, elle se retrouve également des tongs à plateforme façon sandales compensées. Certains souliers deviennent même un bouquet de fleurs ! Les plantes recouvrent en effet entièrement les paires en all over monochrome. Plus sages, des kitten heels adoptent le même imprimé fleuri que les robes et tops lamés. De petites anthurium en relief viennent aussi ajouter du peps aux sacs. C’est la folie des fleurs !

Passer de l’XXL...

JW Anderson aime jouer avec l’image que l’on se fait d’un vêtement et de sa façon de le porter. Il continue d’étonner avec ce défilé en proposant des pièces que l’on croirait faites pour des géants. C’est ainsi que sweat, manteau et blouse adoptent un format XXL. Ils deviennent des robes midis ou longues. Et exit les manches classiques, elles pendent par-dessus les épaules au niveau des chevilles. Les bras se retrouvent dégagés à la manière d’une cape. Déconcertant ! 

Les chemisiers à col lavallière prennent aussi des allures de robes et s'associent à des pantalons extra larges rappelant des sarouels. Encore plus surprenant, des plastrons faisant office de tops maximisent leur volume, donnant l’impression d’être des porte-bébés. Pantalon fluide, gilet zippé ou blouson d’aviateur viennent compléter le look. Et ce n’est pas tout, les escarpins deviennent ultra larges et enveloppent une bonne partie du pied à l’image de chaussures de Barbie rétros. Un maxi volume des pieds à la tête.

… à l’XXS

Puisque JW Anderson ne cesse de s’amuser avec les vêtements, après le maxi vient le mini. Les looks de géants laissent la place à ceux pour petites filles. Les robes polos à manches courtes deviennent micros, laissant apparaître de temps à autre une culotte blanche. Les jupons viennent encore amplifier cette sensation de pièces pour poupée. Le plissé à rayures apporte un esprit estival au look. Même chose pour les riquiquis robes polos à manches longues . Elles s’imaginent en revanche monochromes et adoptent une coupe patineuse à volume. Les shorts aussi deviennent XXS, rappelant les bas de maillot de bain taille haute. Parfait pour la saison estivale !

Gaming in real

JW Anderson brise la frontière entre le numérique et la réalité. Il imagine ainsi un tee-shirt que l’on croirait sorti d’un jeu vidéo inspiration Minecraft. Les contours du vêtement s’ornent de carrés noirs 3D façon pixels. Et les jeux d’ombre sont aussi de la partie (de jeu vidéo!). Version sweat bleu, les cordons, poches et smocks aux manches et en bas de la pièce s’imaginent en noir. Résultat, un contraste dans le pur esprit gaming. Des looks complétés par des pantalons baggy imprimé pixels aux tons sable.

Des robes qui voyagent dans le temps

Loewe traverse aussi les époques pour proposer des robes au charme rétro. Direction d’abord les années 50 avec des robes bustier à crinoline. Le directeur artistique les réinvente grâce à un jupon au volume géométrique unique. La collection fait ensuite un bond dans les années 90 avec une robe longue drapée au niveau des hanches rappelant les jupes de l’Egypte Antique. Un long nœud noir partant de la taille et descendant jusqu’aux chevilles apporte du contraste au look. Le haut de la robe prend la forme d’un top triangle dos nu et cut out à la taille. Certaines de ces pièces se twistent d’un jeu de transparence dévoilant les jambes.

Le voyage dans le temps prend fin dans les années 2000 avec une robe courte drapée au niveau du décolleté. Mais au lieu d’être à bretelle ou de s’attacher dans le cou, une structure rigide faite de pics la maintient en place sur le corps du mannequin. Elle semble littéralement léviter ! L’imaginaire rejoint la réalité chez Loewe.