Jesús Murillo Karam a été le procureur général du Mexique en 2014, année où 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa dans l’Etat du Guerrero ont mystérieusement disparu entre le 26 et 27 septembre.
Plus de 100 000 disparus au Mexique
Il sera jugé par un tribunal fédéral pour “disparitions forcées, torture et obstruction à la justice.” En détention provisoire depuis vendredi, Jesús Murillo Karam a défendu l’enquête menée par son département sur la disparition des étudiants, pourtant controversée et accusée d’obstruction : elle ne fait pas mention d’un “crime d’Etat” ni de la participation prouvée des forces de sécurité du pouvoir dans les disparitions des étudiants. Ces dernières sont courantes au Mexique, qui comptabilise plus de 100 000 disparus. Jeudi 18 août, une commission parlementaire avait clairement mis en cause le gouvernement d’Enrique Peña Nieto (2012-2018).
Des disparitions mystérieuses
Les étudiants d’Ayotzinapa avaient voulu réquisitionner un bus dans la ville d’Iguala pour aller manifester à Mexico. Ils avaient été arrêtés par la police locale avec des membres du gang Guerreros Unidos. Tous tués par balles et brûlés dans une décharge, les circonstances de leur mort restent floues. Trois d’entre eux seulement avaient pu être formellement identifiés. Depuis 2019, le pays est gouverné par le président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador, qui a ordonné la levée d’une nouvelle enquête, qui a émis des mandats d’arrêt contre 64 policiers et militaires, ainsi que 14 membres du cartel de narcotrafiquants Guerreros Unidos.
Maud Baheng Daizey
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