Souvent minimisées car considérées comme un mal éternel en marge de la société, les violences sexuelles et physiques faites aux enfants sont bel et bien encore une réalité au XXI ème siècle. Une enquête révélait en octobre dernier qu'environ 5.4 millions d'enfants ont été victimes de ce fléau depuis 1950. Petit à petit, les langues se délient. L'une des plus grandes avancées en la matière est peut-être le documentaire de Karl Zéro intitulé "1 sur 5" en référence au nombre d'enfants touchés en moyenne.
Parallèlement, on dénombre de plus en plus de témoignages sur la toile. La culture du secret entourant la thématique semble s'effriter.
La fin du mythe du prédateur isolé : des réseaux de puissants en action
Jusque-là, le sujet était connu sous l'égide de "loups solitaires" emblématiques comme Emile Louis ou Marc Dutroux. Aujourd'hui, c'est un autre histoire : l'argent et le pouvoir sont complices. Le scandale Epstein donne malheureusement de l'eau à ce moulin. Les enfants kidnappés par les uns profitent aux crimes des autres. Succinctement et de manière caricaturale, les pauvres prostituent leurs enfants à l'élite, un échange de "bons procédés".
Karl Zéro évoque ouvertement la proximité de l'argent et de la loi à travers l'exemple d'Olivier Duhamel, à la tête du cercle élitiste "Le Siècle" et proche des membres du Conseil Constitutionnel. Cela est d'importance car la loi ne protège les enfants qu'en apparence.Toute une partie du documentaire est dédiée à la philosophie sous-jacente qui anime le processus législatif.
On retiendra un passage (min 5:47) lourd diffusé sur C8 dans l'émission "Balance ton Post" animé par Eric Naulleau, où une enfant évoque des pratiques de l'ordre de rituels sectaires, qui jusque-là étaient souvent relégués au rang de théorie du complot.
Un traitement médiatique exponentiel
Ce message atteint de plus en plus le grand public et est plus aisément traité par les médias traditionnels. Des jeunes femmes et des jeunes hommes évoquent plus facilement leurs douloureuses expériences. Dans la sphère politique, on note par exemple, l'ouvrage de Camille Kouchner, autrice de "Familia grande" qui relate de l'inceste au sein de sa famille. Son frère fut violé par son beau-père, Olivier Duhamel, une histoire trop longtemps gardée secrète.
Plus surprenant mais pas étonnant, des données issues du milieu de l'Eglise sont diffusées. On peut notamment citer le rapport Sauvé qui recense les victimes de l'institution.
Des témoignages glaçants sur les réseaux sociaux
Enfin, plus récemment, on voit éclore des témoignages sur les réseaux sociaux comme celui de cette jeune femme qui raconte son calvaire après avoir été "sauvée" par son bourreau médecin Monsieur E. L'un des passages les plus glaçants est celui où la jeune femme décrit "une boîte transparente remplie d'eau mélangée à du sang" avant que sa tête n'y soit trempée puis "forcée à faire une fellation" à répétition.
Un autre témoignage symptomatique est celui d' Anneke Lucas, esclave sexuelle dès l'âge de six ans. Leurs récits mettent en évidence le point sensible du sujet : l'appartenance aux classes les plus favorisées des agresseurs et leur capacité à camoufler leurs crimes.
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