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Point de vue

Ce que Jorge Sampaoli a apporté à l’OM

L’OM progresse t’il ? C’est la question que bon nombre de journalistes se posent aujourd’hui, huit mois après l’arrivée de Jorge Sampaoli. Au vu du choc contre le PSG disputé dimanche soir au Vélodrome (le 101ème du nom) qui a accouché d’un 0-0 et du nouveau match nul de ce soir face à l’OGC Nice (1-1), on peut déjà annoncer la couleur : Marseille a évolué. Positivement, évidemment et c’est le côté intéressant à relever, mais affiche des limites qui ne lui permettent pas à l’heure actuelle de franchir le cap qui le placerait plus haut dans un championnat bien plus homogène que la saison dernière.

 

Travail axé sur la sortie de balle à défaut de l’efficacité

 

Après moult essais, le schéma tactique hybride en 3-2-4-1 de l’argentin semble porter ses fruits, on peut le voir par rapport à la capacité des centraux et latéraux à pouvoir ressortir le ballon plus sereinement. Comparé à une époque pas si lointaine où Jacques-Henri Eyraud présidait le club et André Villas-Boas faisait ce qu’il pouvait pour construire un onze type cohérent, c’est évidemment le jour et la nuit. En travaillant de pair avec Pablo Longoria et profitant de la période « covid » afin de retoucher l’effectif en quasi totalité, Jorge Sampaoli a réussi à intégrer (ou réintégrer) au club phocéen la notion de plaisir et de discipline. Il n’y a qu’à écouter les récentes sorties médiatiques de Mattéo Guendouzi ou Dimitri Payet pour se voir confirmer la chose. Autre nouveauté, celle de la rigueur tactique. Avec William Saliba, Luan Peres et Leonardo Balerdi, l’OM a gagné en solutions même si les performances de l’ex-cinquième défenseur du Borussia Dortmund laissent parfois dubitatives. Les deux premiers, alignés dimanche soir, apportent certaines garanties malgré, là aussi, quelques limites affichées. Contre Paris, leur travail de sortie de balle a été bon, même sous le pressing très modéré des hommes de Mauricio Pochettino. Duje Caleta-Car - sorti du placard il y a quelques semaines - a d’abord, en première période, dégagé in-extremis un centre de Achraf Hakimi promis à Kylian Mbappé avant de se montrer solide dans les situations chaudes et Saliba a surtout sauvé la maison dans le second acte grâce à une excellente intervention sur l’attaquant des Bleus qui partait seul au but. Et si on occulte la reprise de la tête de Lionel Messi, laissé libre de tout marquage face à Pau Lopez, on peut dire que l’assise défensive olympienne a tenu le choc.


Un milieu enfin d’attaque

 

Au milieu, le club phocéen n’est pas dépourvu de solutions. Guendouzi est excellent dans son rôle de récupérateur-relayeur, a retrouvé son niveau de Lorient et même gagné en leadership, qualité assez insoupçonnée que Sampaoli lui a permis d’acquérir en l’espace de quelques semaines. L’ancien milieu défensif d’Arsenal, devenu indésirable dans chacun des clubs qui l’ont accueilli depuis trois ans, a évolué mentalement au point de devenir un élément clé du système marseillais. Aujourd’hui indéboulonnable, il rayonne à son poste de prédilection. Assisté de Valentin Rongier dont le retour à son meilleur niveau est à signaler depuis déjà un bon mois, ajouté à un Dimitri Payet au physique beaucoup plus affûté que par le passé et plus altruiste dans ses intentions même si le déchet dans les trente derniers mètres est encore son plus gros défaut, sans oublier les apports de Gerson et Pape Gueye, dont les performances du moment sont satisfaisantes malgré les critiques en rapport à leur impact sur le collectif et on obtient une équipe physiquement capable de tenir la distance dans un championnat dont le calendrier surchargé a de quoi sérieusement faire tirer la langue.

 

Un problème qui vient des ailes

 

C’est principalement le sujet qui fâche. Dans la philosophie de Jorge Sampaoli où le jeu de construction est le leitmotiv et où la justesse technique est un critère fondamental, les lacunes viennent clairement du jeu sur les côtés. Recruté cet été en provenance de l’AS Rome, Cengiz Ünder incarne malheureusement les difficultés de l’OM actuellement. Le turc se montre tantôt intéressant, percutant et à la fois incroyablement maladroit dans le dernier ou même l’avant dernier geste. Dimanche contre le PSG, son jeu intuitif a été contre productif à tel point qu’il a obligé les milieux de terrain à se projeter vers l’avant pour tenter de faire la différence comme Rongier dont la tête a effleuré le poteau de Keylor Navas sur un centre parfait de Payet dans le dernier quart d’heure. Si pour certains anciens joueurs comme Mevlut Erding, Ünder est une attraction sur son côté, il va surtout falloir travailler la finition s’il veut franchir un cap et permettre à l’OM d’être plus létal sur les phases offensives et ainsi épauler efficacement Arkadius Milik en pointe. Autre interrogation et autre fragilité, Konrad De La Fuente est, lui, dans un style similaire. Son entrée en jeu dimanche soir n’a pas été inintéressante, nous avons pu voir sa capacité à provoquer et à éliminer en un contre un mais là aussi, la finition a pêché. Il a même certainement manqué la balle de match sur le centre d’un Rongier omniprésent qui lui arrive directement sur le pied droit, libre de tout marquage au second poteau. L’ancien ailier du FC Barcelone avait différents choix, la première intention ou même le contrôle, mais a préféré agir dans la précipitation et de ce fait, vendanger la plus nette occasion de l’OM dans ce match.

 

En supériorité numérique, même constat

 

Le tournant du match aurait pu se produire à l’heure de jeu lorsque Achraf Hakimi avait déséquilibré Ünder à l’entrée de la surface, faute qui lui valu un carton rouge. Malheureusement, l’OM, trop attentiste ou trop prudent (c’est selon) à préféré chercher la solution via le jeu court plutôt que prendre certains risques. Dommageable tant le couloir droit Parisien a été mis en difficulté tout au long de la partie. Les chiffres parlent d’eux mêmes : aucun tir cadré Marseillais en seconde période. Difficile dans ce cas d’être efficace…

 

A Nice, un pressing plus agressif malgré le manque de réalisme

 

Au stade de l’Aube de Troyes pour le compte du “replay” de la 3ème journée à l’Allianz Riviera où des incidents avaient émaillé la rencontre, obligeant les autorités à prendre des sanctions et à reporter le rendez-vous, les deux formations se retrouvaient ce mercredi soir, dans un match au cours duquel les olympiens ont d’abord été bousculés puis concédé rapidement l’ouverture du score par Amine Gouiri (6è) avant de reprendre petit à petit les commandes avec un pressing plus efficace et de meilleures intentions offensives qui ont permis à Payet d’égaliser peu avant la mi-temps à l’issue d’une belle action collective. La suite de la rencontre n’a pas offert de nouveau but malgré quelques situations côté phocéen, sans résultat, faute de réalisme devant le but. On notera l’excellente prestation de Pau Lopez, qui s’est installé dans le but suite à la mise au banc de Steve Mandanda et qui, pour le moment, offre plus de garanties que l’ancien portier des Bleus. 

 

Bamba Dieng, le nouvel espoir

 

Il est le petit nouveau, celui qui a illuminé tout le monde chez les équipes de jeunes de la cité phocéenne. Déjà en vue la saison dernière en préparation lors d’un match amical disputé contre le Bayern Munich où son action en solo en avait impressionné plus d’un, l’attaquant-ailier sénégalais a officiellement intégré l’équipe première cette année. Décisif à Monaco en championnat le mois dernier, la nouvelle pépite de l’OM est apparue face à Paris et en fin de rencontre à Nice sans pouvoir faire la différence. Espérons qu’il progresse devant les cages, car le potentiel à la fois technique et athlétique est bien présent.

 

Un mercato qui approche, un banc à renforcer

 

Même s’il ne débutera officiellement que le 1er Janvier prochain, l’un des grands chantiers de Jorge Sampaoli se situe au niveau de son effectif. L’OM, n’a par exemple, aujourd’hui, aucun attaquant de métier pour remplacer numériquement “Arek” Milik, dont la tendance à la blessure est assez forte et qui a obligé dernièrement Sampa a placer Payet en faux numéro 9 devant le manque criant de solutions. Le temps de l’éclosion de Dieng, les dirigeants marseillais avec Pablo Longoria en figure de proue, vont devoir trouver une solution à ce problème sous peine de devoir à nouveau “bricoler” le onze type jusqu’à l’été prochain. Le manque de profondeur de banc au club phocéen est un problème récurrent, le technicien argentin ayant déjà soulevé ce phénomène à deux reprises depuis son arrivée, en mars dernier et pour la dernière fois en septembre, pointant l’accumulation des matchs comme argument justifiant le fait d’avoir un effectif “un peu court”.

Les semaines qui viennent nous diront si son directeur sportif sera à son écoute, car en cas de blessure d’un des titulaires, les objectifs élevés de l’Olympique de Marseille pour la fin de saison pourraient être mis à mal.

 

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