Jeudi dernier, Stéphanie Frappart, Clément Turpin, Cyril Gringore, Nicolas Danos, Benoît Millot et Jérôme Brisard, les six arbitres français retenus pour la Coupe du Monde au Qatar, se sont exprimés devant les médias, au Centre National du Football à Clairefontaine. Tout en étant conscients des enjeux de cette compétition, ils n’ont pas caché leur fierté et leur émotion. Depuis le 19 mai dernier, lors de la désignation de la Commission des Arbitres de la FIFA, c’est un sentiment partagé avec 123 autres de leurs compères. « C’est une vraie fierté pour l’arbitrage tricolore et le résultat de 15 ans de travail et d’investissement », s’est exprimé Clément Turpin. Cette conférence de presse est l’occasion de revenir sur les différents hommes en noir tricolores qui ont tenu un sifflet lors de Coupe du Monde. Lors des 21 précédentes éditions, vingt arbitres français différents étaient présents. Certains ont d’ailleurs été appelés à plusieurs reprises comme Pierre Schwinte (1962 et 1966), Michel Vautrot (1982 et 1990), Joël Quiniou (1986, 1990 et 1994) ou encore Clément Turpin (2018 et 2022). Ce dernier a notamment arbitré la finale de la dernière Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid. « Clément est notre locomotive et il nous a tous emmenés dans son sillage », estime Jérôme Brisard, arbitre vidéo. Depuis la première Coupe du Monde en 1930 en Uruguay, seulement trois éditions n’ont pas accueilli de représentant français (1950, 1974 et 2014).

L’évolution de l’arbitrage français
Lors de compétitions internationales, représenter son pays en tant que joueur est très particulier. Il l’est cependant tout autant pour les hommes en noir. En ce qui concerne les référents tricolores, il est de moins en moins rare d’en voir un sur les pelouses de Ligue Europa, de Ligue des Champions ou encore du Championnat d’Europe de football. En France, il existe une vingtaine de filières arbitrage (SSFA), labellisées par la FFF et conventionnées par l'Éducation Nationale. Elles offrent aux lycéens entrant en seconde ou en première la possibilité d’intégrer une formation continue aménagée. Celle-ci est structurée autour de quatre axes d’enseignements. Si l’arbitrage français évolue, les compétitions aussi. Il y en a tout simplement de plus en plus, comme la création en 2018 de la Ligue des Nations ou encore en 2021 de la Ligue Europa Conférence. Le nombre de match et d’équipe a aussi augmenté. Lors de la Coupe du Monde de 1930, seulement treize nations étaient représentées pour un total de 18 rencontres. Cela avait nécessité quinze arbitres. Au Qatar, 32 équipes seront présentes pour un total de 64 confrontations. 129 hommes et femmes en noir ont été appelés. Et depuis la Coupe du Monde 2018, l’arrivée de la VAR (Video Assistant Referee) a nécessité plus de monde. Celle-ci engendre encore de grosses polémiques sur son usage, jugée « mal-utilisée » ou encore « inutile ».
La Commission des Arbitres de la FIFA décide de tout
En France, les arbitres français sont très critiqués. Il n’est pas rare d’entendre des injures dans les stades que cela vienne des supporters ou du staff d’une équipe. Dimanche dernier, l’arbitrage a suscité l’indignation d’Axel Disasi, défenseur monégasque, après son match face à Marseille (2-3). La tension est de plus en plus sérieuse entre les référents tricolores et les présidents de club de Ligue 1, notamment par le nombre de cartons rouges distribués (55). Alors, comment sont désigner les hommes en noir pour les compétitions internationales ? Tout se décide au sein de la Commission des Arbitre de la FIFA. Pour avoir une chance d’être désigner par la FIFA, il faut notamment être arbitre international et arbitrer au plus niveau dans son pays. Enfin, l’instance décide lesquels seront « directeurs de jeu » ou encore tel ou tel homme au sifflet arbitra telle ou telle rencontre.
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