Le choc de la vingt-cinquième journée de Ligue 1 a tourné court, le Paris Saint-Germain a surclassé l’Olympique de Marseille sur son terrain et reprend de fait ses distances au classement. Le club de la capitale a largement dominé son rival marseillais grâce à ses stars, Kylian Mbappé en particulier. Une performance qui n’est pas sans rappeler celle de Ronaldinho, en 2003, en ces mêmes lieux.
Ronaldinho - Mbappé, Leroy - Messi et 0-3 à l’arrivée
Le dimanche 9 mars 2003, c’est un Olympique de Marseille co-leader du championnat qui accueille dans son antre l’ennemi parisien, lequel est en proie au doute et navigue au milieu du classement. Loin de jouer le titre, Paris se contente de succès de prestige et de quelques fulgurances de son leader technique brésilien. Champion du monde en Corée du Sud et au Japon quelques mois plus tôt, Ronaldinho cherche à franchir un nouveau palier mais ne s’épanouit pas en France. Irrégulier, il manque cruellement de professionnalisme et se contente de coups d’éclat ponctuels, comme son doublé au Parc des Princes face à l’OM en première partie de saison ou encore un but sensationnel inscrit au Roudourou face à l’En Avant Guingamp, lors d’une défaite 3-2.
Moribond, le club de la capitale doit s’en remettre au génie du natif de Porto Alegre pour renverser le club phocéen pour la troisième fois de la saison, après une qualification en Coupe de France quelques semaines auparavant. Le numéro 10 du Paris Saint-Germain fait parler la classe en offrant aux puristes deux actions mémorables et décisives. La première le voit doubler la mise au terme d’une course dont Franck Leboeuf n’oubliera pas de si tôt. La deuxième est la conclusion du one-man-show. À l’issue d’une contre-attaque rondement menée, il s’amuse de la défense marseillaise, crochète Brahim Hemdani avant d’ajuster Vedran Runje. Naguère marseillais, Jérôme Leroy contribue grandement au succès des siens en ouvrant le score dans un premier temps, après avoir subtilement trompé la vigilance de Runje, trop avancé dans sa surface. Il ne se fait pas prier pour pousser le ballon au fond des filets à la suite du rush de son partenaire brésilien.

Vingt ans plus tard, Le Classique qui opposait ce 26 février 2023 le leader du classement et son dauphin avait des allures de soirée de mars 2003. Dans le rôle de Ronaldinho, Kylian Mbappé. Dans celui de Jérôme Leroy, Lionel Messi. Certes, les statistiques situent davantage Leroy et Mbappé (auteurs d’un doublé) ensemble, comme Messi, buteur et passeur, avec son ancien coéquipier barcelonais, mais l’impression laissée par l’international français sur la pelouse de l’Orange Vélodrome permet de faire le parallèle avec l’empreinte laissée par Ronaldinho ce jour-là.
En difficulté depuis plusieurs semaines, Paris avait renversé le LOSC dans les dix dernières minutes (4-3) dimanche dernier après avoir été mené au score pendant la majeure partie de la seconde période. Une similitude subsiste avec la préparation du match de 2003, le PSG ayant été malmené par Troyes au Parc puis finalement vainqueur, une semaine avant son déplacement dans la préfecture des Bouches-du-Rhône. Un facteur psychologique prépondérant dans le déroulé des deux matchs selon Jérôme Alonzo, présent dans le groupe parisien en 2003.
Mbappé, le facteur X
Insatiable sous les couleurs parisiennes comme avec les Bleus, Kylian Mbappé continue d’écrire son histoire. Capable à lui seul de changer le cours d’une rencontre grâce à sa vitesse et sa capacité à jouer dans la profondeur, le Bondinois a encore éclaboussé de son talent un grand match, comme à l’accoutumée. Paradoxalement, il a pris davantage d’ampleur qu’il n’en avait avant l’arrivée de Lionel Messi. Les deux, complémentaires, ont brillé de mille feux devant les 65 896 spectateurs de l’enceinte marseillaise. Mais force est de constater que sans la présence de son numéro 7, le club de la capitale semblait bien fébrile lors du huitième-de-finale de Coupe de France, il y a moins de trois semaines. Son entrée en jeu face au Bayern Munich l’atteste, il est le visage rayonnant de cette équipe et, par voie de conséquence, justifie sa place centrale au sein du projet QSI (Qatar Sports Investments). Depuis août 2021, Mbappé est impliqué sur 96 buts du Paris Saint-Germain toutes compétitions confondues. L’élimination en C1 lui a forcément coûté un podium au Ballon d’Or voire davantage. Étincelant pendant 150 minutes, il fut victime des erreurs défensives des siens après avoir été à la hauteur de l’événement.
200 et 700 buts
L’international français est entré un peu plus dans la légende de son club. En inscrivant ses cent-quatre-vingt-dix-neuvième et deux-centième buts, il égale le record de buts d’Edinson Cavani. Le tout, à 24 ans et en ayant disputé cinquante-cinq matchs de moins que l’attaquant uruguayen. Tout simplement bluffant. Lionel Messi a également franchi une nouvelle barre, celle des 700 buts en club. Il rejoint Cristiano Ronaldo, son éternel rival, qui avait inscrit son sept-centième but face à Everton en octobre dernier. À respectivement 36 et 38 ans, l’Argentin et le Lusitanien ne cessent de repousser leurs limites.
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