Il y a des séries qui sont faites pour durer, d’autres pour s’arrêter. Le but de Cengiz Under à la demi-heure de jeu, vendredi soir dans un Matmut Atlantique à huis clos, a scellé le score d’une affiche pas comme les autres. Malgré une litanie de cas de covid dans un camp comme dans l’autre et, il faut le souligner, davantage de dégâts côté Girondins (21 joueurs absents contre 9 à l’OM), la rencontre a finalement pu se tenir.
Et ce n’est pas le contexte actuel qui a empêché la qualité de jeu des hommes de Jorge Sampaoli de se déployer. Agressifs et plus inspirés dans leurs intentions, les marseillais ont rapidement pris l’initiative et par le biais de l’ailier turc Under, ont ouvert le score à la 31ème minute, bien aidé il est vrai par une relance hasardeuse du portier girondin Benoît Costil.
44 ans de disette, plus longue série de l’histoire
Comme le confiait Dimitri Payet chez nos confrères de Prime Video à l’issue de la rencontre : en quarante-quatre ans, plusieurs fois l’Olympique de Marseille a bien failli rompre cette période d’attente. En effet, depuis ce fameux samedi 1er octobre 1977, jamais les olympiens n’étaient parvenus à revenir de Gironde avec les trois points en poche. Ce ne fut pourtant pas faute d’essayer, en se remémorant par exemple l’opus de la saison 2009-2010, où, mené 1-0 face au Bordeaux de Yohann Gourcuff, les coéquipiers de Mathieu Valbuena s’étaient arrachés sans réussir à forcer le verrou. Ou celui, peut-être le plus parlant de tous, de 2015-2016 sous Marcelo Bielsa, quand les phocéens touchaient par deux fois les montants avant de s’incliner sur une reprise du jeune Yambéré dans les dernières minutes de la partie. Le technicien argentin doit encore aujourd’hui se demander comment son OM de l’époque a pu s’incliner ce soir-là. Car si cette victoire des protégés de Sampaoli fait autant parler, c’est aussi parce qu’elle est issue de la plus longue disette de l’histoire du championnat de France. Effectivement, aucune autre formation de l’élite du football français ne détenait jusqu’à ce vendredi soir, un tel “record”.
Une belle opération comptable avant de recevoir Lille
Outre la victoire et le signe indien vaincu, ces trois points sont les bienvenus dans l’escarcelle des marseillais qui profitent de ce match avancé pour reprendre une deuxième place qu’ils avaient laissé à Nice juste avant la trêve. Avec trois points d’avance sur leurs voisins, les olympiens vont pouvoir sereinement préparer la réception du LOSC dimanche prochain, avec l’avantage d’avoir huit jours complets de récupération, un véritable luxe au cœur d’une saison rythmée par l’accumulation des matchs.
Le covid, principale source d’inquiétude de Sampaoli
S’il n’a pas pu s’empêcher de laisser éclater sa joie après ce succès à Bordeaux, l'entraîneur argentin pense surtout à la suite : s’il sait qu’il a devant lui quelques jours de répit, le plus important va être de voir quels joueurs seront à sa disposition pour les prochaines échéances.
"C'est une grande victoire, un grand plaisir de s'imposer ici, mais aussi de retrouver la 2e place. Je suis très heureux d'avoir gagné ce match, qui était difficile à préparer. On a eu des occasions, mais on n'a pas réussi à obtenir une victoire plus large. C'est toujours difficile pour nous et on doit continuer de s'améliorer".
Toujours ce souci de finition
Si les marseillais ont globalement maîtrisé la rencontre, le coach argentin a tenu à mettre en exergue le manque cruel de réalisme. Sans Arkadiusz Milik (covidé), mais avec Dimitri Payet installé en pointe - comment souvent cette saison - les ciel et blanc ont longtemps eu le ballon dans la moitié de terrain bordelaise sans parvenir à faire le break. Et ils auraient bien pu se faire punir peu avant la pause si le coréen Hwang, bien lancé dans le dos de la défense olympienne, n’avait pas expédié le cuir dans le virage. Seulement, avec deux petits tirs cadrés en 94 minutes, le bilan final des girondins fut bien faiblard ce vendredi soir. Les hommes de Vladimir Petkovic n’ont en effet jamais trouvé les solutions pour inquiéter une assise défensive marseillaise attentive.
Jorge Sampaoli va donc, de son côté, devoir prendre son mal en patience en cette période charnière, entre la crise sanitaire toujours présente et le marché hivernal qui lui apportera peut-être une solution offensive qui manque tant à ses besoins.
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